 
Albathos - part 2 of 4 ; Saving Immortal Ryan
Johanne =?iso-8859-1?Q?Bri=E8re?= (jojoann@VIDEOTRON.CA)
Tue, 13 Feb 2001 21:27:03 -0500
 
    *BEEEP BEEEEP BEEEP*
                  L’écran de Methos lui indiqua que la bataille qui s’était
jouée ici
            n’était peut-être pas encore terminée. Il se trouvait
exactement entre deux
            vaisseaux. L’un des deux était un des appareils humanoïdes les
plus récents
            de la flotte. L’autre était un imposant vaisseau sombre
arborant le pavillon
            noir.
            *BEEP BEEEEEP BEEP BEEEPEEE*
            « Qu’est-ce que c’est que ça encore ? L’humanoïde me tire
dessus ? Je lui ai
            pourtant rien… Ah mince, quel idiot ! Evidemment, il ne peut
pas me voir. »
                  Effectivement, le Horseman Watcher était équipé des derniers
            gadgets technologiques des guetteurs. Sous le nom d’Abel
Pierson – au bout
            de soixante-dix ans, Adam Pierson avait commencé à faire un peu
tâche et
            était soudain décédé de manière opportune – Methos continuait à
tenir ses
            propres chroniques chez les guetteurs, prenant ainsi la
succession de son
            ‘ancêtre’. Et les guetteurs disposaient de technologies bien
plus avancées que
            celles dont pouvaient rêver les humanoïdes. Ce bouclier
d’invisibilité, par
            exemple, s’était révélé utile en de nombreuses occasions. Cette
fois en
            l’occurrence n’en était pas une. Une torpille fonçait sur lui,
et il n’avait plus le
            temps de manœuvrer pour l’éviter.
            ‘Bon, eh bien à gadget gadget et demi. C’est le moment de
tester le bouclier à
            Corbomite que Dawson m’a procuré. » Pas Joe Dawson, évidemment,
mais
            Georges Dawson. Un de ses descendants. Le bouclier en question
était
            encore au stade expérimental, et était censé renvoyer à un
agresseur tout tir
            qu’il enverrait.
            ********
            « Albator, il nous tire dessus. Une torpille deltaphasique. »
            « J’ai vu, Alfred. Mais je ne peux plus faire grand chose. Tout
ce que je peux
            tenter, c’est essayer de nous écarter, mais ça risque de ne pas
nous servir à
            grand chose. Notre gouvernail est fortement endommagé, »
répondit le pirate
            à l’œil bandé.
            « Tout ce que nous pouvons faire, alors, c’est prier, » dit
Nausicaa, joignant
            les mains
            ********
                  Methos arma le bouclier moins de trois secondes avant que
la torpille
            ne le heurte de plein fouet.
            ********
                  Zone contempla son tir destructeur, qui se rapprochait
petit à petit de
            son ennemi juré. Encore quelques secondes, et …
            « Qu’est-ce que c’est que ça ? » s’exclama le savant.
            ********
            « Vous avez vu ça ? La torpille a explosé. Comme ça. Dans le
vide ! » Joe
            n’en croyait pas ses yeux.
            « Oui. C’est plus qu’étrange, » lui répondit le professeur,
levant les yeux de
            son écran pour regarder au dehors.  « Attendez, il se passe
encore quelque
            chose ! »
            ********
                  Zone n’eut pas le temps d’écarter son vaisseau. Prévue
pour venir à
            bout de l’Atlantis, la décharge renvoyée par le bouclier de
Methos cloua sur
            place son vaisseau humanoïde, minuscule en comparaison du
navire pirate. Il
            n’eut que le temps de se réfugier dans une capsule de sauvetage
et de
            s’éloigner avant que son vaisseau n’explose en une gerbe
incandescente.
            « Ça, tu me le payeras, Albator, » menaça t’il, une fois de plus.
            ********
            « Je n’arrive pas à y croire, nous sommes sauvés ! » exulta
Nausicaa
            « Oui, là, on a vraiment eu de la chance, » confirma le
professeur.
                  Les manifestations de joie de l’équipage furent
interrompues par une
            voix féminine. « Capitaine, le radar détecte la présence d’un
vaisseau
            non-identifié. Précisément à l’endroit où le tir humanoïde a
ricoché. »
            « Mais oui, » confirma le corsaire. « On dirait bien un petit
vaisseau. »
            « Mes capteurs opto-thermiques ne détectent aucun signe de vie
à bord, »
            annonça Alfred. « Je crois que le vaisseau a été endommagé lors
de l’impact,
            et que le pilote est mort sur le coup. »
            « Le pauvre. Il est mort en nous sauvant, » constata Nausicaa
            « On ne va pas l’abandonner comme ça, » décida Albator. « Sa
mort nous a
            sauvés. Le moins que nous puissions faire est de lui offrir un
enterrement digne
            de sa mort de héros. »
            « Mais capitaine, » s’écria Joe. « On ne peut pas rester ici
plus longtemps, les
            humanoïdes connaissent certainement notre position. Et nous sommes
            désarmés ! »
            « Sache, mon garçon, que le capitaine Albator n’abandonne
jamais quelqu’un
            qui l’a aidé, même si c’est un mort. » le sermonna Toshiro.
            « Mais avec les funérailles spatiales, on va renvoyer son corps
dans l’espace !
            Ca sert à rien ! » se lamenta t’il. Inutilement, car personne
ne prêta attention à
            cette dernière remarque.
                  L’Atlantis envoya un stellarpon vers le vaisseau inconnu.
D’ordinaire,
            un simple rayon tracteur aurait fait l’affaire, mais ceux-ci
avaient été
            endommagés pendant le combat. Les stellarpons étaient
normalement destinés
            à monter à l’abordage de vaisseaux ennemis, mais habilement
manœuvrés,  ils
            pouvaient servir à ramener à bord des objets de taille
raisonnables. Le
            vaisseau en question étant de taille relativement modeste, même
pour un
            monoplace, il fut rapidement amené à bord de l’Atlantis.
            « Le Horseman Watcher, » commenta Albator.  « Je n’ai jamais
entendu un
            tel nom de vaisseau, » continua t’il alors que le docteur
retirait le corps privé
            de vie du pilote et le posait sur la civière.
            « C’est bizarre qu’il soit dans un tel état, » s’étonna le
docteur. « Il a été
            exposé au vide spatial. A des températures incroyablement
basses. Et il n’a
            rien, pas une éraflure, pas un hématome. On a presque
l’impression qu’il n’est
            qu’endormi. »
                  Albator ne répondit pas. Il contemplait le corps
athlétique qui reposait
            sous ses yeux, méditant le fait que cet homme, sans en être
conscient, avait
            sauvé la vie de plus d’une centaine d’hommes de son équipage.
Aurait-il
            jamais une occasion de rendre justice à cette victime innocente
de la colère
            des humanoïdes ?
                  Soudain, la poitrine du pilote inanimé se souleva
brutalement. Avec un
            cri rauque, ses poumons se remplirent d’air et il ouvrit les yeux.
            « Je n’y comprends rien, » dit le docteur. « Je croyais que
vous étiez mort ! »
            « Incroyable ! » s’exclama le professeur.
            ‘Methos, dans quelles embrouilles t’es-tu fourvoyé ?’ marmonna
en lui-même
            le vieil Immortel. ‘Il va falloir trouver une explication
potable. Et vite.’
            « Mais comment est-ce possible ? » demanda Nausicaa
            « Heu… hé bien… c’est à dire que… » bafouilla Methos. « Mon
père m’a
            toujours dit ‘Abel mon fils, si un jour tu dois te retrouver
dans le vide spatial,
            ne retiens pas ta respiration, mais vide tes poumons au
maximum.’ »
            « Mais c’est stupide, » dit Joe sans beaucoup de tact. « Vous
risquiez d’être
            asphyxié ! »
            « Au contraire, » répondit Alfred. « C’est très rusé. S’il
avait gardé les
            poumons pleins, la différence de pression l’aurait fait
exploser. Vous pourrez
            remercier votre père, monsieur. »
            ‘Ouf, ils ont l’air d’avaler l’histoire.’ Methos commençait à
respirer. Dans
            tous les sens du terme.
            « Et nous, nous pouvons vous remercier, monsieur… Abel ? » dit
Albator.
            « Votre présence à cet endroit précis nous a été salutaire. »
            « Abel Pierson, » précisa Methos. « Ce fut un plaisir de vous
sauver la vie. »
            Il examina l’homme qui venait de parler. Celui-ci était vêtu
d’habits d’un autre
            âge. Le grand uniforme d’un capitaine corsaire du dix-septième
siècle lui
            seyait plutôt bien, considérant le fait qu’il se tenait sur un
navire spatial
            quelques siècles plus tard. Le bandeau sur l’œil allait
tellement bien avec le
            costume que Methos se demanda s’il n’en avait pas simplement un
peu
            rajouté. Mais en considérant la joue balafrée du capitaine, il
se dit que ce
            bandeau n’était probablement pas qu’une simple décoration.
L’ensemble était
            des plus élégants.
            « Est-ce que vous pensez pouvoir vous tenir debout, monsieur
Pierson ? »
            demanda le docteur. « Je peux vous amener un fauteuil roulant
si vous
            voulez. »
            « Ça ne sera pas nécessaire, » répondit Methos. « Je pense que
je vais
            pouvoir y arriver. »  Il commença à se relever. Suffisamment
lentement pour
            laisser l’impression d’être encore affaibli  Il y réussit si
bien qu’il sursauta
            soudain et perdit l’équilibre. Il serait probablement tombé à
terre si Albator
            n’avait pas bondi en avant et ne l’avait pas rattrapé à temps.
            « Merci, » dit simplement Methos. Les membres de l’équipage
n’avaient
            probablement vu là que la faiblesse d’un homme fatigué par une
épreuve quasi
            mortelle, mais lui était soudain préoccupé par un problème bien
plus important
            à ses yeux. Le malaise qui l’avait fait tomber n’était pas dû à
de la fatigue. Il
            s’agissait du signal que ressentaient tous les Immortels à
proximités d’un des
            leurs. Cela signifiait donc qu’un autre Immortel se trouvait à
bord de ce
            vaisseau, de l’Atlantis, et il était curieux de savoir qui.
            ********
                  Après quelques heures de sieste, Methos alla retrouver le
capitaine
            dans la salle à manger de l’Atlantis.
            « Donc c’est vous le célèbre Albator ? Le pirate qui combat les
            humanoïdes ? » s’enquit Methos. Même pour un Immortel vieux de
plus de
            cinq mille ans, rencontrer des légendes vivantes n’arrivait pas
tous les jours.
            « Je préfère le terme corsaire, si vous le voulez bien. »
répondit le capitaine.
            « Quant à combattre les humanoïdes, mon but premier est en fait
de trouver
            une planète idéale. Mais si quelqu’un sur mon chemin est
opprimé par les
            humanoïdes, je serai toujours là pour le défendre. Je pense que
vous saisissez
            l’ampleur du symbole que l’Atlantis représente pour les
humains, de ce
            symbole que vous avez sauvé aujourd’hui. Je ne sais pas si je
pourrai jamais
            rembourser cette dette que j’ai maintenant envers vous… »
            « En fait, vous pouvez peut-être la rembourser très vite, » dit
Methos après un
            moment de réflexion. « Voyez-vous, deux de mes amis ont été faits
            prisonniers par les humanoïdes il y a quelques jours. Je crois
qu’ils sont
            détenus sur Ardros 4. Je comptais aller les libérer, mais
maintenant, mon
            Horseman Watcher est plus ou moins hors d’état de le faire… »
            « Vos amis sont détenus chez les humanoïdes ? » demanda
Albator. « Et sur
            Ardros 4 ? Qu’ont-ils fait pour être capturés et être transféré
à un QG de
            Secteur ? »
            « Oh. C’est une longue histoire, » répondit l’Immortel. « Vous
n’auriez pas
            une bière, d’abord ? Mais une Terrienne, ok ? »
                  Une fois sa bière devant lui, Methos raconta tout à
Albator. Enfin,
            presque tout. Comment Duncan, Richie et lui avaient eu vent du
projet des
            humanoïdes de déplacer la population de toute une colonie.
Comment les
            colons, ne voulant pas quitter leur planète s’étaient révoltés.
Les humanoïdes
            avaient alors décidé d’utiliser une bombe atomique pour
exterminer ces
            rebelles, et, pressés par le temps, les trois amis n’avaient eu
qu’une seule
            possibilité d’action : détruire le dépôt où se trouvait cette
bombe. A Daperta.
            « J’ai eu des échos de Daperta, » dit Albator. « Une opération
admirable à
            mon avis. Vous avez réussi à anéantir un dépôt complet de
munitions sans
            qu’aucun soldat humanoïde ne soit blessé. »
            « Mouais. Ça, c’était une idée de Duncan, » répondit Methos. «
Il a un sens
            de la chevalerie un peu trop développé. Ça doit provenir de son
éducation.
            Toujours est-il qu’il a décrété que les humanoïdes qui étaient
sur place
            n’étaient pas responsables des fautes de leurs officiers, et
qu’il fallait éviter au
            maximum de leur faire du mal. »
            « Ça a plutôt bien marché, non ? » demanda le corsaire,
finissant sa bière.
            « A mon avis, c’est plutôt ça qui a perdu mes amis, » lui
répondit Methos.
            « Un des vigiles nous avait vus. Duncan s’est contenté de
l’assommer, mais à
            mon avis, il a du se réveiller plus tôt et donner l’alerte.
S’il n’en avait tenu
            qu’à moi, il n’aurait pas été simplement assommé. » Methos se
resservit une
            troisième bière.
            « En tout cas, j’ai de l’admiration pour la chevalerie de votre
ami. Et j’ai
            l’impression que quoique vous puissiez dire, vous l’admirez
vous aussi, »
            conclut Albator. « Votre opération a sauvé des milliers
d’innocents,
            vous-même avez sauvé mon navire et son équipage. Ce serait
faire insulte à
            ce sens de l’honneur que de l’abandonner. Vous pouvez compter
sur notre
            présence à Ardros 4 d’ici quelques heures. »
            « Je ne peux rien dire d’autre que merci beaucoup. En mon nom,
en celui de
            Duncan et en celui de Richie. Sinon, je commence à avoir
passablement faim.
            Le dîner est servi à quelle heure ? »
                  La sonnerie stridente d’un détecteur d’incendie répondit
à sa
            question. Et, suivant presque immédiatement ce bruit, des flammes
            commencèrent à se faire voir à travers la porte de la cuisine.
Au spectacle de
            ces flammes s’ajoutèrent des cris d’appel au secours venant de
l’autre côté
            de ces flammes. Des gens étaient prisonniers de cet incendie.
                  Sans hésiter, Methos et Albator s’enfoncèrent dans les
flammes et
            traversèrent la cuisine. Ils trouvèrent de l’autre côté des
flammes Joe, le jeune
            garçon qui faisait habituellement les repas. Avec lui était
quelqu’un qui n’aurait
            pas du se trouver dans une cuisine : le professeur Toshiro.
                  Ne cherchant pas à comprendre, Methos empoigna le jeune
garçon,
            le mit à l’abri sous son imperméable, et repris le chemin vers
la sortie, à
            travers les flammes. En même temps que lui, Albator fit de même
avec le
            professeur qu’il mit à l’abri dans sa cape de corsaire.
                  Les flammes étaient moins fortes sur le chemin du retour,
car
            Nausicaa et le docteur étaient arrivés sur place et
combattaient déjà le feu
            avec des extincteurs. Le docteur, voyant les brûlures sur le
visage d’Albator,
            abandonna immédiatement son extincteur pour aller lui donner
les premiers
            soins. Occupé à le panser, il ne remarqua pas le regard étonné
de son
            capitaine. Albator dévisageait Methos dont le visage ne portait
absolument
            aucune marque de brûlure, aussi légère soit-elle.
            ********
